Pour les particuliers

En dehors du parcours médical, le cancer a aussi un impact sur la sphère professionnelle. Au cours des traitements et aussi après, le malade se retrouve confronté à de multiples questionnements au sujet de son travail.

J’ai été confronté à ces interrogations lors de ma propre expérience de la maladie et au travers des échanges avec d’autres patients, (je suis bénévole de l'association Vivre Comme Avant).

Quelques exemples des pensées qui peuvent apparaitre :

  • je veux retrouver mon « identité d’actif » et me détacher de mon « identité de malade »,
  • mes repères ont évolué, ceux d’avant ne fonctionnent plus, mes priorités ont changées,
  • je ne veux pas forcément « tout changer », juste évoluer,
  • je veux remettre ma vie dans un « certain ordre », je veux écouter mon appétit de « vie »,
  • j’ai besoin de « digérer » l’épreuve de la maladie pour vivre l’après (faire le deuil et extérioriser mes émotions)

Et des questions qui en découlent :

  • comment gérer le regard des autres ?
  • quand serais-je prête à reprendre le travail ?
  • Comment ? Comme avant ? …

Le coaching individuel est l’occasion pour vous de porter un regard sur vos émotions, votre stress, votre organisation, votre relationnel et votre communication avec vos interlocuteurs.

Qu’ai-je appris sur moi au cours des derniers mois et comment cela modifie-t-il mon rapport au travail ? Quelles nouvelles aptitudes ai-je développées ? Quels sont mes atouts, mes options pour reprendre sereinement ?

Si votre éprouvez des émotions contradictoires, je suis à vos côtés dans votre cheminement, en vous questionnant et à l'écoute de vos sensations.

Si le regard des autres vous pèse, si vous hésitez à vous lancer ou ne voyez que des obstacles, je vous renverrai volontiers une autre image de vous-même, de votre situation pour que vous vous sentiez prêt ou prête à avancer.

Et si vous optez pour une transition professionnelle, nous identifierons ensemble ce qui peut freiner votre changement d’orientation ou votre projet de création d’entreprise et mettrons en valeur vos forces, vos alliés pour passer à l’action.

Comme l’écrit Géraldine L. Magnier (dans son livre « Après la maladie, le travail ») « Le retour en milieu professionnel quel qu’il soit (retour en poste, recherche d’emploi ou reconversion) impose :

  • une réintégration (dans l’environnement, l’organisation, ...)
  • une réadaptation (au poste, à la fonction, …)
  • une réappropriation (des repères, mécanismes, rythme, …) »

Face aux conséquences de la maladie, il s’agit de s’interroger sur sa capacité à revenir dans l’entreprise et affronter un rythme soutenu.

Un accompagnement (au travers notamment d’un coaching) permet de limiter les risques :

  • d’une reprise trop tôt sans être prêt,
  • d’une reprise à temps plein sans en avoir la capacité,
  • d’une reprise sans poser des limites et s’écouter.

Anne Sophie-Tuszynski (fondatrice de Cancer@Work) décrit dans son livre « Cancer et travail » quelques astuces pour évoluer face au monde du travail à chacune des étapes de la maladie.

En voici certaines que j’ai relevées mais il en a d’autres que chaque malade peut s’approprier car l’expérience de vie et le parcours de chacun face à la maladie et au travail est unique.
Je vous laisse le découvrir. Il est par ailleurs joliment complété de dessins de l’illustratrice Lili Sohn (« La guerre des tétons »).

1/ Pendant la maladie


L’idée serait de transformer le temps imposé en temps utile et d’en faire un temps de recul. Profitez de cet espace de temps pour … réfléchir à ce dont vous avez envie depuis longtemps … faire le point sur votre projet professionnel.

2/ Lors du retour au travail


Les repères ont changé. Il est possible de s’interroger sur les « plus » de la maladie : « quelle qualité ai-je gagnée en traversant cette expérience de vie du cancer ? »
Même si, le malade peut avoir la volonté de donner à voir qu’il est toujours aussi performant, il s’agit d’écouter ses envies, d’oser dire « non », de répondre à son souhait d’équilibre vie personnelle/vie professionnelle.
L’idée est de communiquer pour limiter le risque de se surinvestir au-delà de ses capacités et atteindre l’épuisement.
L’aménagement du poste et des horaires n’est pas un traitement de faveur « vous n’êtes pas moins performants, vous êtes différents ».

Vous pouvez demander un temps partiel thérapeutique. Cette possibilité offerte (avec l'accord de l'employeur) de reprendre progressivement son travail permet d'envisager plus sereinement la reprise .... en limitant les risques d'un retour à temps plein sans en avoir, sur le moment, la capacité.

3/ Reprise du travail depuis un an


La maladie est loin et en même temps si proche. Vous pouvez vous interroger sur le sens de votre existence et sur votre vie professionnelle.
La maladie peut faire évoluer les priorités, pas forcément pour tout changer ou tout quitter pour reconstruire : de menues évolutions sont possibles ou une activité annexe.
Il est possible d’explorer les dispositifs de financement de la formation existants mis à disposition des salariés. Et, si le rêve d’une « nouvelle vie » se forme, bâtir un projet solide.

4/ Recherche d’emploi après le cancer


Il s’agit de montrer ce que cette expérience de vie représente comme proposition de valeur pour l’entreprise : capacité de gestion des imprévus et des priorités, gain en dynamisme et en détermination.

Il peut être recommandé de faire une demande de RQTH même s’il est légitime de se questionner :
  • Comment vivre cette demande quand on ne se sent pas ou plus malade/handicapé ?
  • Comment se sentir légitime dans cette démarche ?
  • Et qu'est-ce qu'on a à y gagner de la demander ?

Il peut y avoir de la réticence à demander à bénéficier du statut de travailleur handicapé (RQTH) cf. envie de « tourner la page » ; « il y a des situations d’handicap plus graves que la mienne » ; renvoi à sa propre image du «handicap». Pour autant, cette reconnaissance permet de bénéficier :
  • d'aides spécifiques pour la recherche d'emploi (appui de « CAP emploi » versus Pôle emploi),
  • d'une aide de l'employeur en vue de faciliter l'aménagement du poste de travail,
  • d'un accès prioritaire à certaines formations professionnelles telles que le contrat de professionnalisation.

5/ Entreprenariat


C’est avoir l’audace de dépasser ses peurs, ses craintes et se dépasser soi-même, même s’il y a des risques aggravés en matière d’assurance et de protection sociale.
Puis passer de l’idée à la réalisation en établissant une feuille de route (aspects sociaux, financiers, administratifs) et pour faire émerger des idées nouvelles, la confronter au regard de tiers.
« Quelles sont les contraintes nées de ma maladie et quelles conséquences vont-elles avoir sur mon projet ? »

Avec l’appui d’un coach notamment, vous confirmerez la pertinence de votre projet, ferez le point des compétences à déployer et trouverez quelles sont les ressources externes que vous pouvez mobiliser pour atteindre votre objectif de création d’entreprise.

6/ Recommandations


Je vous recommande également 2 livres de Magali Mertens-de-Wilmars

« Retourner au travail après un cancer »
La réintégration est un processus collectif. Que vous soyez employé/patient, collègue ou manager, le retour à la vie active après cette dure épreuve du cancer touche tous les acteurs du milieu professionnel, et tous ont des raisons d’appréhender cette réintégration.
Sujet tabou, le cancer a certes des effets secondaires méconnus sur le long terme (fatigue, pertes cognitives, douleurs…) mais il peut aussi être considéré comme une expérience de vie et un tremplin professionnel.

Questionner les valeurs essentielles qui nous réunissent en société et permettre de rétablir la communication, tel est l’objectif principal de cet ouvrage. Besoins, défis, limites et nouvelles ressources seront alors les maîtres-mots d’un retour au travail réussi, empli de bienveillance.

« Mon cahier poche : Je rebondis après mon cancer »
Magali Mertens-de-Wilmars propose des outils pour : activer ses ressources personnelles pour guérir, transcender cette étape douloureuse de sa vie pour en faire un tremplin et non un frein, célèbrer la vie en soi et savourer les instants précieux quotidiens, écrire une nouvelle page de sa vie.
« Prenez conscience que de ce grand chambardement peuvent naître les changements dont vous avez besoin pour être pleinement vous : vous le méritez »

Pour les entreprises

 Au niveau sociétal : Le cancer touche 1000 personnes par jour dont 400 ont une activité professionnelle (chiffres Inca 2014 – en progression constante). 3 personnes sur 10 ont perdu leur emploi ou l’ont quitté 2 ans après l’annonce du diagnostic.
Le plan cancer III (2014-2019) a mis en avant que « Toute personne doit être acteur de son parcours professionnel, mais doit aussi pouvoir être aidée, accompagnée et appuyée dans l’entreprise et en dehors de celle-ci durant la période de fragilité qu’elle rencontre ».
La nouvelle stratégie décennale de lutte contre le cancer (février 2021) a pour ambition de mieux prendre en compte les séquelles sur la qualité de vie et sur l’emploi.

Au niveau des entreprises : le nombre de salariés malades progresse dans les entreprises. L’entreprise doit y faire face sur le plan financier (coût des jours d’absence, réorganisation de l’activité, accompagnement du malade mais aussi des équipes).
Sur le plan social, l’entreprise est responsable de ses salariés (loi PACTE, RSE, plan cancer III et plan actuel).
La loi Pacte (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises) qui a été promulguée le 22 mai 2019, marque un progrès substantiel dans la modernisation du rôle de l’entreprise dans la Société et apporte des nouveautés notables en matière de RSE (Responsabilité sociétale et environnementale), de développement durable et de gouvernance.

D’autre part, la mise en place d’un dispositif connu (communiqué en interne) est :

  • Une source de valeur car elle véhicule une image positive, d’entreprise où il fait « bon vivre » ou le salarié est pris en compte dans toutes ses composantes,
  • Un atout pour fidéliser l’ensemble des collaborateurs,
  • Un moyen de renouer et renforcer le dialogue social autour d’un projet commun. La solidarité (RH, manager, collègues, malade) favorise une bonne ambiance et l’amélioration des résultats.


Préparer le retour au travail puis l’accompagner par un plan d’action suivi dans le temps (cf. au travers d’une prestation de coaching sur la durée) est un moyen de prévenir les risques psychosociaux et de favoriser le bien-être.

L’étude Gallup de 2017 montre que les entreprises qui ont le meilleur taux d’engagement des salariés comptabilisent 70% de salariés engagés. Elles sont aussi 17% plus productives et 21% plus rentables que les autres. https://lesnouveauxtravailleurs.fr/gallup-etude-engagement-salaries-2017/

J’ai été moi-même confrontée aux questions qui se posent en entreprise.
Pour le manager :
« De quoi puis-je parler avec le collaborateur malade ? », « Faut-il garder maintenir le lien pendant l’arrêt ? », « Que peut-on communiquer à l’équipe ? », « Comment organiser le travail en son absence », « Comment réaccueille-t-on le salarié ? », « Qu’est-ce qu’un plan de reprise et que doit-il contenir ? », « Comment sait-on quelle quantité de travail on peut donner au salarié qui reprend le travail ? » « Comment éviter un nouvel arrêt ? »….
Pour le malade :
« Va-t-on me remplacer ? » « Comment puis-je concilier traitements et travail ? » « Comment gérer le regard des autres ? » « Quand serais-je prête à reprendre le travail ? » « Comment ? Comme avant ? … »
Pour les collègues :
« Qui va reprendre les dossiers ? » « Sa maladie me fait peur. Je ne sais pas comment lui parler ».

C'est le collectif de l’entreprise qui fait son âme. Lorsqu'un esprit de coopération anime la société, toutes les compétences, les savoir-faire qui s'y exercent produisent de la synergie et, donc, des résultats.
Les meilleures solutions ne peuvent émaner que de vous et de tous les acteurs de l’entreprise.
Le coaching d’équipe est un puissant levier pour trouver l’organisation qui vous corresponde, à partir d’une réflexion collective.
Au travers d’un travail incluant toutes les parties prenantes, et visant à faire émerger des propositions, vous définirez une feuille de route et piloterez la mise en œuvre de vos chantiers prioritaires.

Associations

Des associations sont fortement engagées sur le thème de la lutte contre la désinsertion professionnelle et sur l’inclusion de la maladie au travail :

Cancer@Work : un réseau d’entreprises engagées www.canceratwork.com
Cancer@Work fédère les acteurs du monde du travail autour de l'emploi des personnes malades du Cancer.

Job Dating Cancer@Work
Cancer au travail : les actions de Cancer@Work canceratwork.com.
Depuis 2016, les Job Dating Cancer@Work aident d’anciens malades en recherche d’emploi ou en réflexion sur leur projet professionnel, mais également les entreprises à mieux appréhender la maladie et ses conséquences.

WeCare@Work
www.wecareatwork.com
WeCare@Work - Améliorer la qualité de vie de TOUS vos salariés y compris dans leurs moments de fragilité !

WeCare@Work
www.alloalex.com
Une ligne téléphonique et un blog pour concilier maladie et travail.

Entreprise et Cancer
www.entreprise-cancer.fr
Favoriser le maintien et le retour au travail des personnes touchées par un cancer.